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Argentine : le président élu tempère ses ardeurs fait appel au Messi de la finance

Durant la campagne présidentielle, Javier Milei, qui se définissait comme candidat antisystème, avait promis de dollariser l’économie du pays, tandis que l’inflation annuelle est de 140 %. Le nouveau président fait des compromis. Il s’allie avec l’ex-président de centre droit Maurio Macri et vise la stabilisation de l’économie en renonçant à la dollarisation.

Le tout feu tout flamme Javier Milei, fraîchement élu président, semble avoir appris la modération. L’homme qui doit prendre ses fonctions le 10 décembre avait fait campagne sur la dollarisation de l’Argentine, malgré le scepticisme de plusieurs économistes étant donné la faiblesse de l’économie et des réserves de change du pays. L’abandon du peso argentin pour le billet vert en tant que monnaie officielle est « non négociable », affirmait-il jusqu’à récemment, rappelle le Point.

Javier Milei a fini par écarter cette option. En tout cas, au moins jusqu’à 2025. Deux raisons expliquent le revirement du dirigeant ultralibéral : son souhait de stabiliser d’abord l’Argentine, minée par plus de 140 % d’inflation et dont le produit intérieur brut pourrait chuter d’environ 2 %, selon l’OCDE ; sa nouvelle alliance avec l’ex-président de centre droit Mauricio Macri (2015-2019) et son ex-ministre de la Sécurité, Patricia Bullrich, candidate malheureuse à la récente élection présidentielle et qui pourrait revenir au poste de ministre de la Sécurité. Les électeurs de Patricia Bullrich au premier tour ont largement contribué à la victoire au second tour de Javier Milei face au péroniste Sergio Massa.


À Buenos Aires, les sources de Le Point révèlent qu’Emilio Ocampo, l’un des économistes proches du nouveau président argentin et « gourou » de la dollarisation – il a coécrit en 2022 le livre Dollarisation, une solution pour l’Argentine, non traduit de l’espagnol –, pourrait finalement ne pas être le prochain gouverneur de la banque centrale argentine, que l’ultralibéral a promis de fermer.

Pour le poste de ministre de l’Économie, toujours selon Le Point, Javier Milei paraît résolu à nommer un proche de Mauricio Macri, Luis Caputo. Il a été secrétaire d’État et ministre des Finances (2015-2018). Ancien de JP Morgan et la Deutsche Bank, Luis Caputo a ensuite occupé le poste de gouverneur de la banque centrale argentine. Il n’avait tenu que quatre mois, contraint de partir en raison, dit-on, de divergences sur la politique monétaire avec le Fonds monétaire international, grand créancier de l’Argentine.

Surnommé le « Messi des finances » par Mauricio Macri, Luis Caputo vient d’accompagner Javier Milei pour son voyage aux États-Unis, le 28 novembre. Il s’est réuni avec des fonctionnaires du FMI afin de discuter de la prochaine politique économique du pays. Luis Caputo a l’habitude des négociations internationales. C’est lui qui a arraché en 2016 un accord avec des fonds spéculatifs américains portant sur la dette argentine. Une amnistie qui avait, à l’époque, permis un retour de l’Argentine sur les marchés internationaux.


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