Les autorités de transition du Mali, du Burkina Faso et du Niger franchissent une étape décisive dans la consolidation de l’Alliance des États du Sahel (AES). Réunis lors d’un sommet de haut niveau, les dirigeants des trois nations ont formellement acté leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), marquant ainsi une volonté de rupture nette avec l’organisation régionale.
Sécurité et souveraineté au cœur des échanges
Sous l’égide du colonel Assimi Goïta, chef de l’État malien, les discussions ont priorisé le renforcement de la coordination sécuritaire. Face à la persistance de la menace terroriste et de l’insécurité transfrontalière, les trois pays entendent mutualiser leurs forces pour stabiliser la région. Outre le volet militaire, le sommet a également porté sur les enjeux de développement endogène et de communication stratégique, visant à affirmer une voix sahélienne unifiée sur la scène internationale.
Une nouvelle architecture institutionnelle
Fondée en septembre 2023, l’AES s’est imposée comme une alternative politique et sécuritaire majeure, née des tensions croissantes avec la CEDEAO et certains partenaires occidentaux. Le processus d’institutionnalisation de l’alliance s’accélère : la désignation prochaine d’un nouveau président de l’organisation à Bamako viendra sceller cette dynamique d’autonomie régionale.
Ce pivot géopolitique redéfinit durablement les équilibres en Afrique de l’Ouest, plaçant la souveraineté et la coopération Sud-Sud au centre des priorités de ces trois régimes militaires.