Le candidat ultralibéral et antisystème Javier Milei a remporté dimanche la présidentielle argentine avec plus de 11 points d’avance sur son concurrent Sergio Massa, le candidat du pouvoir et du péronisme. Un “brusque virage à droite” et “un saut dans l’inconnu” pour l’Argentine, commente la presse internationale.
Javier Milei a réuni 55,6 % des voix contre 44,3 % pour Sergio Massa, selon des résultats partiels communiqués par le secrétariat général de la présidence après le décompte de plus de 99 % des bulletins. L’ampleur de l’écart surprend : ces dernières semaines, des sondeurs avaient donné un léger avantage à Milei, mais nombre d’analystes prédisaient un résultat se jouant « au vote près ».
Cette victoire rappelle l’élection de Donald Trump ou encore les votes pour le Brexit : souvent, les candidats populistes sont sous-estimés dans les sondages. “Les sondages se sont trompés. Javier Milei a gagné avec des scores phénoménaux dans de nombreuses régions. A Buenos Aires, Sergio Massa n’a remporté les suffrages que dans un seul quartier. Nous voyons qu’il y a une alliance entre un vote populaire et un vote des classes supérieures pour Javier Milei” , précise David Copello. Néanmoins, il est surprenant que son discours ait rencontré une telle adhésion. En effet, il a déclaré vouloir “tronçonner l’Etat” et “dollariser” l’économie alors que le pays souffre d’une crise économique endémique. “Cela s’explique par la focalisation du débat public sur la question de l’inflation plus que sur la question de la pauvreté. La proposition de dollariser l’économie pourrait en réalité permettre de supprimer l’augmentation incessante des prix et a attiré un électorat plus jeune”. Une telle démarche aura cependant des conséquences : la politique monétaire de l’Argentine sera définie par la Banque centrale des Etats-Unis alors que ses principaux partenaires commerciaux sont le Brésil et la Chine.
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