La récente sortie de la fédération des Boulangers du Sénégal concernant l’augmentation du prix de la baguette de pain dans l’étendue du territoire national a soulevé beaucoup d’interrogation. Contre tout attente, le Ministre du commerce, de la consommation et des PME est sorti de sa réserve pour assurer le public qu’aucune augmentation des prix du pain n’est envisagée par le gouvernement.
A cet effet, dans un entretien accordé à la RFK inter, Lamine Tall, Secrétaire Général des Boulangers du Fouladou – affiliée à la fédération nationale des boulangers du Sénégal – est revenu sur la question pour apporter des précisions.
A l’entame de ses propos, le gérant de « Les délices du Fouladou » a d’abord précisé que le pain est un produit social, c’est l’État qui fixe les prix à travers les conseils régionaux sur la consommation en concertation avec les acteurs qui tournent autour de la Boulangerie. Monsieur Tall précise que la fixation du prix du pain se fait à travers l’élaboration de la structure des prix, ce qui permet de déterminer le vrai prix de la baguette. Après ce calcul, l’État, les acteurs de la Boulangerie et les consommateurs discutent pour trouver un prix abordable pour toutes les parties. Aucune Boulangerie ne peut augmenter le prix de la baguette par elle-même.
Concernant les causes qui motivent les boulangers à hausser le prix du pain, M Tall cite la cherté des intrants qui ont pour certains doublé voir triplé depuis la dernière augmentation du prix du pain (il y a eu une hausse de 100f sur le prix du litre de gaz oil, le prix de la levure est passé de 17500f à 23000, le prix du sel de 1000f à 3000f sans parler du papier pain. Ce qui a le plus intensifié la difficulté des boulangeries demeure la hausse de l’électricité. Chaque fin de mois en tant que gérant d’une modeste Boulangerie je paye plus de 550.000f CFA en électricité.
En résumé c’est toutes ces dépenses qui pèsent sur le dos des boulangers sans compter le loyer les salaires et prestations sociales, ce qui les poussent à demander une hausse des prix de la baguette de pain pour éviter la faillite des entreprises de la boulangerie au Sénégal.
Monsieur Tall lance un cri de cœur aux consommateurs et à l’État pour sauver ce secteur qui vit une période difficile. Il rappelle qu’il existe plus de 2 500 boulangeries au Sénégal avec plus de 70 000 emplois directs et indirects. Ils produisent 8 millions de baguettes par jour ce qui génère plus de 600 milliards par an.
A la question des solutions possibles face à cette situation, le secrétaire général des Boulangers du Fouladou explique il y a deux solutions :
Premièrement c’est d’appliquer la vérité des prix à travers l’élaboration de la structure des prix. Dans ce cas d’après les projections de la fédération nationale des boulangers du Sénégal on aura une hausse au minimum de 50f sur le prix de la baguette de pain.
Deuxièmement: que l’État fasse de sorte que les intrants baissent en éliminant ou baissant les taxes sur ces produits, mais aussi que la facturation de l’électricité soit revue en éliminant et la TVA et les tranches pour toutes les boulangeries en règle.
Sidi Diop
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