L’épreuve de la compétence en Mathématiques de l’examen de l’entrée en 6 ème fait un débat sur la toile. Même si beaucoup d’internautes jugent cet exercice ci-dessus très difficile pour les élèves, d’autres soutiennent le contraire. Dans une note parvenue à Kéranos Média, Sény SAGNA, instituteur en service à l’IEF de Sédhiou et originaire du village de Moyafara donne son point de vue.
Mon point de vue sur l’épreuve de la compétence en Mathématiques à l’examen du CFEE 2023.
Depuis ce matin, je vois sur la toile et dans certains commentaires des gens ( certains enseignants même) se plaindre de la difficulté de cette épreuve qui selon eux ,seraient très difficiles pour nos apprenants, nos candidats.
Je vais peut-être beaucoup surprendre. Je trouve plutôt que ce problème est très facile pour un élève de CM2 normal.
Je trouve que le problème est prenable pour un élève de Cm2.
Faut pas aussi qu’on cultive la médiocrité dans nos écoles et dans nos familles.
Ce problème n’est pas compliqué quand même.
La question que l’on pourrait se poser est : « est ce que nos élèves ont été testés sur des problèmes de ce genre au cours de l’année ? Il demande quand même une certaine réflexion et une logique à suivre il faut le dire et le reconnaître.
Nos enfants ne sont pas nuls mais le problème c’est surtout la langue. Si l’épreuve était en wolof, en peul, en mandingue, en diola en sérére ou une autre langue nationale ,beaucoup auraient pu trouver. D’où l’importance d’introduire nos langues locales dans le système éducatif surtout au primaire.
Il est vrai que le système éducatif est obsolète et inadapté à nos réalités. En outre la langue utilisée ( le français) ainsi que les certifications ressemblent plus à des filtres qu’à des étapes de contrôle de connaissances. Ceci étant, l’équation que certains posent depuis le matin n’est pas très difficile car il n’y a pas de formule arithmétique à mémoriser mais plutôt de la logique. Et si cette difficulté est relative, ce qui peut se concevoir, c’est une bonne chose car nous sommes très en retard dans les domaines scientifiques.
Maintenant je proposerai de diminuer les matières qu’on enseigne dans nos écoles. Les apprenants sont trop bourrés raison pour laquelle il leur sera très difficile de bien maîtriser toutes ces matières.
À cela s’ajoute non seulement le manque de suivi du fait que l’écrasante majorité des apprenants sont issus de familles démunies dont papa et/ou maman sont préoccupés par la dépense quotidienne ou n’ont pas les moyens de leurs trouver un encadreur , et même ceux qui sont issus de familles un peu aisées sont laissés à eux-mêmes à cause de la négligence des parents qui se sont surtout désengagés de l’ éducation de leurs enfants, mais aussi des classes pléthoriques dont l’enseignant a du mal à bien contrôler le travail des apprenants mais aussi à les remédier en cas de problème à cause de la densité du programme.
Ici, le contenu de la situation-problème ne doit pas être remis en question. Car il existe bel et bien dans le programme de la classe de CM2. Ce qui pourrait poser peut-être des difficultés, c’est le niveau de langue utilisé dans la contextualisation du problème. Alors que le niveau de langue ne devrait souffrir d’aucune contestation si les parents avaient l’habitude d’entraîner leurs enfants à la lecture au retour à la maison.
La difficulté si elle doit se poser peut être la compréhension de la langue française.
Bonne chance à tous nos candidats.
SENY SAGNA, Instituteur en service à l’IEF DE SÉDHIOU .
En savoir plus sur :: KERANOS MEDIA ::
Subscribe to get the latest posts sent to your email.