:: KERANOS MEDIA ::

Lors de son intervention en marge de l’examen du budget du ministère de la Jeunesse et de l’Emploi, Matar Diop soutient que Ousmane Sonko aurait reçu des fonds de bailleurs intéressés par une remise en cause d’accords et de contrats sur l’exploitation du pétrole et du gaz découverts au large du Sénégal. D’après ses dires, Sonko aurait écrit une lettre au Président Macky Sall lui demandant d’assurer sa sécurité et celle de sa famille contre les représailles de ses bailleurs.

L’affaire prend une ampleur notable lorsque le journaliste Madiambal Diagne demande une enquête, non pas à l’État du Sénégal, mais à la société civile. Cette demande est réitérée par un autre journaliste influent, Cheikh Yérim Seck, lors d’une intervention télévisée le 4 décembre 2023 sur 7TV. Seck pointe du doigt des membres de la société civile, tels que Birahime Seck (Forum Civile) et Alioune Tine (Afrika Jom Center), les incitant à se pencher sur le sujet.

Yérim Seck ajoute : “Avant ces déclarations, le journal ‘Canard Enchaîné’, publié le 7 juin, avait déjà abordé le sujet. Pour vous situer, le ‘Canard Enchaîné’ est considéré comme l’un des journaux les mieux informés de France. Il a mentionné Sonko ainsi que l’argent en provenance du Qatar, détaillant l’affaire minutieusement. Ce sujet a été largement diffusé et entendu par les Sénégalais, sans que personne le commente”.

Pour finir, Cheikh Yérim Seck en rajoute une couche en faisant des précisions sur la somme exacte que Sonko aurait reçue : “Le député a apporté des précisions supplémentaires à cette histoire. À mon tour, je vais ajouter d’autres informations : l’argent dont on parle vient du Qatar et s’élève à 20 millions de dollars.”

Le député, membre parlementaire Benno Bokk Yakar de la mouvance présidentielle reviens en charge. Il persiste.

« Je n’ai pas peur de ce que j’avance. Je ne compte retirer aucune virgule de mes propos », assume-t-il dans L’Observateur.

Il poursuit : « Je n’ai aucun intérêt à mentir. J’assume entièrement mes propos et je les maintiens.»

D’ailleurs, enchaîne-t-il : « J’ai des preuves de ce que j’avance. Je suis prêt à aller n’importe où, mais je ne dévoilerai en aucun cas mes sources. »

A l’en croire, l’accusation de Guy Marius Sagna portée lors du passage du ministre du Pétrole et ds Énergies, Félix Antoine Diome, a mis le feu aux poudres.

Il dit : « Ce qui a amené tout cela, c’est que nous étions dans les travaux de commissions. L’opposition et le pouvoir y ont travaillé en parfaite harmonie. » Il s’empresse toutefois de relever : « Quand on est venu en plénière, le député Guy Marius Sagna qui n’était présent dans aucune séance des travaux de commissions est venu traiter de voleurs le gouvernement et le président de la République, Macky Sall. »

« Ce sont des propos de son mentor Ousmane Sonko. Qui disait que si les Sénégalais voulaient de l’argent, ils n’avaient qu’à se diriger vers les domiciles des membres du gouvernement pour les détruire et récupérer de l’argent », accuse-t-il.

L’extrait de l’article du ‘Canard Enchaîné’ :

“L’opposant, qui se réclame de l’islam (local) mouride, est également partisan de la peine de mort et de la « criminalisation » de l’homosexualité.”

“Ce qui, entre autres, lui vaut l’appui des Frères musulmans. En mars 2021, après une première arrestation de Sonko, le leader « Frériste » égyptien Saber Mashhour appelait à le soutenir sans réserve. « L’argent du Qatar (principal bailleur de fonds des frères) inonde le Sénégal pour convaincre les mourides de soutenir Ousmane Sonko », souligne un diplomate marocain, alors que plusieurs sources françaises susurrent la même analyse.”

Amadou Ba dément

Interpellé sur le sujet de supposé financement occultes par nos confrères de la Rfm et repris par seneweb, Amadou Ba, un des cadres l’ex-parti Pastef, dément les propos du député Matar Diop.

« Je tiens à préciser que quand un député est dans l’hémicycle, il est couvert par l’humilité parlementaire. Il peut se permettre de tout dire sur le dos de gens, d’où ces accusations. Cet écran de fumée, cet épouvantail pour essayer de gâcher un peu le succès de nos parrainages en cours. Il sait que ses propos ne peuvent être attaqués ni en diffamation ni en quoi que ce soit, car il les a soulevés à l’Assemblée nationale sous le couvert de l’immunité parlementaire.

Tout le monde a compris ce dont il s’agit. On ne va pas donner à ce député la moindre importance. Il n’a rien de fiable. S’il est sûr de lui, s’il détient réellement des preuves, il n’a qu’à les sortir et les soumettre à la justice, au lieu de rester là à bavarder. Nous attendons qu’il montre les preuves de versements et la lettre qu’Ousmane Sonko a envoyée au président de la République. Je pense qu’il cherche uniquement du buzz», estime Amadou Ba sur Rfm.

Et d’ajouter : « En 2019, c’était le même scénario avec les documents de Tullow Oil démenti même pas quelque temps après comme un tissu de mensonges porté par certains médias. Là, c’est pareil. Vous vous rendez compte des accusations et de leurs caractères grotesques qu’Ousmane Sonko aurait demandé au président Macky Sall de protéger sa famille, parce que des lobbies à qui il aurait promis je ne sais quoi le menacent ? Vous pensez qu’Ousmane Sonko peut envoyer ce document-là, qui est un aveu, à Macky Sall, son adversaire politique ? Ce qui est sûr est que ce document là, s’il avait réellement existé, aurait aujourd’hui fuité sur la toile et utilisé contre Ousmane Sonko lui-même et son parti Pastef », raisonne-t-il.

Poursuivant, Amadou Ba n’a pas manqué d’attaquer la presse, en ce qui concerne le traitement de l’information réservé à cette affaire.

« Les gens veulent assimiler cette situation avec celle d’Aliou Sall. Mais les contextes ne sont pas les mêmes et ce n’est pas Ousmane Sonko qui a accusé Aliou Sall de quoi que ce soit. Soyons raisonnables. La moindre des choses, dans les normes d’une déontologie médiatique minimale, lorsque quelqu’un porte des accusations, avant même de les relayer, vous lui demandez de présenter quelque chose sur quoi on peut se baser. Vous vous souvenez de l’affaire des 94 milliards ? Pour sortir de l’affaire, les députés de BBY ont commandité une commission d’enquête parlementaire qui les a tous blanchis. Le document atterrit à l’OFNAC qui a condamné l’ensemble des personnes incriminées par Ousmane Sonko. Donc, comment Macky Sall peut-il disposer de versements reçus par Ousmane Sonko, son farouche opposant, depuis l’étranger, sans faire aucun bruit ?

Pourtant, il a dissous le Pastef et vous n’avez pas entendu parler de financement occulte en aucune façon parmi les motifs qui ont justifié la dissolution du parti, et c’était le motif le plus simple à avancer. Mais si c’était vrai qu’Ousmane Sonko a écrit au président pour lui dire qu’il a reçu de l’argent des lobbies et qu’il demande la protection de sa famille, le président Macky Sall, le connaissant, aurait saisi le procureur de la République immédiatement. Même s’il accorde une protection pour sa famille, il ne le laisserait pas comme ça. J’invite les médias à prendre leurs responsabilités et de ne pas véhiculer ce genre d’insanité qui n’a aucun intérêt », fulmine-t-il.


En savoir plus sur :: KERANOS MEDIA ::

Subscribe to get the latest posts sent to your email.