« Chèque contre migrants » : L’Eswatini empoche 5,1 M$ pour se transformer en zone d’accueil des expulsés américains

Le gouvernement d’Eswatini (anciennement Swaziland) a confirmé un accord inédit et très controversé avec l’administration de l’ancien président américain Donald…
1 Min Read 0 2

Le gouvernement d’Eswatini (anciennement Swaziland) a confirmé un accord inédit et très controversé avec l’administration de l’ancien président américain Donald Trump. Le pays d’Afrique australe a reconnu avoir reçu une somme substantielle de 5,1 millions de dollars en échange de l’acceptation sur son territoire de migrants expulsés des États-Unis.

Cet arrangement financier, révélé au grand jour, suscite une vague de critiques acerbes de la part des groupes de défense des droits humains, qui y voient une politique d’externalisation migratoire dangereuse et moralement douteuse.

L’accord conclu permet à l’Eswatini de servir de destination temporaire pour un maximum de 160 personnes déboutées du droit de séjour par Washington. En réponse aux inquiétudes, le gouvernement d’Eswatini a tenté de justifier l’opération en affirmant que les fonds seraient utilisés pour moderniser ses systèmes de gestion des frontières et de migration. Il maintient également avoir été totalement transparent sur le fait que les 5,1 millions de dollars couvriraient les frais de prise en charge temporaire et le rapatriement des expulsés vers leurs pays d’origine.

Les dénonciations de Human Rights Watch

L’organisation Human Rights Watch (HRW) est montée au créneau pour dénoncer ce qu’elle considère comme une pratique de déportation abusive. Selon HRW, transférer des personnes dans un pays tiers ne garantit pas leur accès à une protection légale contre la persécution, rendant de telles actions potentiellement illégales au regard du droit international.

Sur le terrain, 15 personnes sont déjà arrivées dans le royaume en vertu de cet accord. Les opérations de rapatriement ont débuté, avec le retour d’une première personne vers la Jamaïque, et des plans sont en cours pour renvoyer les autres dans leurs pays d’origine respectifs. Les critiques soulignent que l’Eswatini, un pays souvent décrié pour son propre bilan en matière de droits humains et sa structure monarchique absolue, est mal positionné pour être considéré comme un « pays tiers sûr » garantissant les droits des personnes expulsées.


Lang Fils

Laisser un commentaire