décembre 26, 2024
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Kéracounda, le 27 Nov 2024 -Le département de Goudomp est confronté à une pénurie d’enseignants sans précédent. Le département étant classé en zone de départ, l’Inspection de l’Éducation de Goudomp n’a enregistré que 26 affectations pour cette année scolaire, dont 6 arabisants . En conséquence, la commune de Kolibantang n’a bénéficié que de 2 nouvelles recrues. Pour pallier ce manque criant, les communautés locales se mobilisent et mettent en place des solutions innovantes.

Un engagement citoyen face à la crise

À Kéracounda, l’une des deux plus grandes écoles de la commune de Kolibantang, l’initiative est particulièrement remarquable. Malgré neuf classes et une section préscolaire, l’établissement ne disposait que de six enseignants. Face à cette situation, les villageois ont décidé d’agir. Comme les années précédentes, ils ont recruté des volontaires payés par les parents (VPP) pour compléter l’équipe pédagogique. Cette année, quatre enseignants du secteur privé ont également été engagés, dont deux animateurs pédagogiques recrutés par la mairie. Avec le déficit, un des enseignants du préscolaire sera chargé d’une classe élémentaire cette année, avec une rémunération complémentaire décidée par le village en accord avec la direction de l’école.

Grâce à cette mobilisation collective, l’école de Kéracounda parvient à assurer un enseignement continu à tous ses élèves. Le directeur, M. Kécoye Konté, exprime sa gratitude envers le comité des parents d’élèves, l’association du village, la mairie et tous les bienfaiteurs qui ont contribué à cette réussite. Il lance cependant un appel aux autorités pour que les animateurs puissent percevoir leurs rémunérations dans les délais impartis, afin de garantir leur motivation et optimiser leur travail.

M. Konté a également sollicité de manière pressante l’intervention des autorités locales afin d’améliorer les conditions d’organisation des examens au sein des établissements de la commune de Kolibantang. Il a souligné que les dotations financières nécessaires à ces événements ne sont pas allouées dans les délais impartis, engendrant des difficultés importantes pour les établissements scolaires, qui ne bénéficient pas de réserves financières suffisantes pour pallier ces retards.

Un problème systémique

Le cas de Kéracounda n’est malheureusement pas isolé. De nombreux établissements du département sont confrontés à un déficit d’enseignants, estimé à plus de 100 postes. Pour répondre à cette urgence, M. Konté appelle les autorités administratives et éducatives à lancer un recrutement massif, en privilégiant les enseignants des passerelles et les titulaires de diplômes professionnels en éducation.

Une solution locale, mais un défi national

La commune de Kolibantang a mis en place un dispositif ambitieux pour faire face à cette crise. La mairie a recruté huit animateurs polyvalents dans plusieurs villages; Kéracounda (2), Maka (2), Kolibantang (2), Bantandiang (2) et a renouvelé leurs contrats  pour cette année scolaire. Contacté par Kéranos Média, le maire Abdoulaye Faty a exprimé sa satisfaction quant à la collaboration avec les animateurs, dont les résultats sont jugés très positifs. Il a également indiqué envisager de poursuivre cette collaboration et de soutenir leur candidature auprès de l’Agence nationale de la petite enfance et de la caisse des tout-petits.

En collaboration avec le collectif des enseignants, elle travaille actuellement à renforcer les effectifs dans les 15 établissements scolaires de la commune. Deux VPP,  l’un pour l’école élémentaire de Sako et l’autre à Saré Halal, ont été engagés l’année dernière ( 20023/2024).

Afin de remédier aux perturbations liées à un sous-effectif enseignant au CEM de Kolibantang, la mairie prévoit de renforcer l’équipe pédagogique par le recrutement de chargés de cours », a annoncé le maire Abdoulaye Faty.

La mobilisation des communautés locales est louable, mais elle ne saurait se substituer à une politique éducative nationale ambitieuse. Il est urgent de trouver des solutions durables pour garantir à tous les enfants sénégalais un accès à une éducation de qualité, quel que soit leur lieu de résidence.


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