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La lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) enregistre des avancées significatives dans la région de Sédhiou.
Selon les dernières données de l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2023, la prévalence des MGF est passée de plus de 60 % à 48,1 %. Cette baisse, saluée par les acteurs de la protection de l’enfance, ne masque cependant pas les résistances persistantes dans certaines localités.
À Soumacounda, dans le département de Goudomp, 11 jeunes filles ont récemment été victimes d’excision, révélant l’existence de poches de résistance. Ce constat interpelle les autorités et les acteurs communautaires sur la persistance de cette pratique, malgré les efforts de sensibilisation déployés.
L’argumentaire religieux est encore souvent invoqué par les conservateurs pour justifier la perpétuation de ces mutilations. Face à cela, les leaders religieux et coutumiers sont aujourd’hui considérés comme des alliés incontournables dans la lutte contre les MGF. La stratégie adoptée repose sur leur implication active pour déconstruire les justifications culturelles et religieuses qui soutiennent encore cette pratique.
Avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), plusieurs sessions de dialogue communautaire ont été organisées dans les départements de Sédhiou, Goudomp et Boukiling. Ces rencontres ont permis aux imams et aux chefs coutumiers de sensibiliser les populations aux conséquences néfastes de l’excision, tout en clarifiant la position réelle de la religion à ce sujet.
Demba Samba Ba, acteur engagé dans la protection de l’enfance, a souligné l’importance de ces démarches :
« Il est essentiel de renforcer le dialogue avec les communautés. La baisse de la prévalence est encourageante, mais nous devons redoubler d’efforts, notamment dans les zones où la pratique persiste. »
Les autorités locales et les partenaires techniques misent ainsi sur la multiplication de ces espaces d’échange pour poursuivre la sensibilisation, tout en renforçant l’application des lois interdisant les MGF au Sénégal.
La mobilisation se poursuit dans le Fouladou, le Pakao et la Balantacounda, avec l’espoir de voir reculer encore davantage cette pratique qui porte atteinte aux droits fondamentaux des filles et des femmes.
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