Dans la nuit de vendredi à samedi, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a été le théâtre de violents affrontements entre étudiants et forces de l’ordre. Lassés d’attendre le versement de leurs bourses, les étudiants ont manifesté leur colère, plongeant le campus dans le chaos. La situation, déjà tendue par une précarité financière croissante, atteint un point de rupture.
Ces derniers jours, la colère des étudiants ne cesse de monter. Depuis près d’une semaine, le campus est le théâtre de manifestations répétées. Les étudiants dénoncent une situation de plus en plus intenable, les privant de leurs besoins essentiels, notamment l’alimentation. « C’est une période extrêmement difficile », témoigne l’un d’eux, soulignant que certains n’ont même plus les moyens de se procurer un simple ticket de restaurant universitaire. Face à cette détresse, la frustration grandit, et les mobilisations tournent fréquemment à l’affrontement avec les forces de l’ordre. Cette nuit encore, des projectiles ont été lancés par les étudiants, tandis que les forces de sécurité ont riposté à coups de gaz lacrymogène pour disperser la foule.
Ces heurts ont laissé des séquelles : plusieurs étudiants ont été blessés, nécessitant l’intervention d’ambulances à l’intérieur du campus pour évacuer les plus touchés. Exprimant son exaspération, un étudiant a lancé une phrase lourde de sens : “Soo nekkul étudiant, do meune comprendre louniouy dundé”, soit “Si tu n’es pas étudiant, tu ne peux pas comprendre ce que nous vivons”. Des mots qui traduisent l’amertume et le sentiment d’injustice qui règnent au sein de la communauté universitaire.
Le problème des bourses impayées est une question récurrente à l’UCAD, mais la situation semble aujourd’hui atteindre un point critique. Les étudiants réclament des mesures urgentes de la part des autorités, qui tardent toujours à réagir. En attendant, la tension continue de monter, laissant craindre de nouveaux affrontements dans les jours à venir.
Boubacar Camara
