Le Fort Pinet Laprade de Sédhiou : Un Patrimoine en péril, un appel à la renaissance

Sédhiou, le 30 mai 2025 -Situé au cœur de la ville de Sédhiou à quelques mètres du marché central, le Fort Pinet Laprade est dans un état de dégradation alarmant. Mal entretenu, il représente un danger imminent pour toutes personnes se trouvant aux bords.
Malgré sa valeur patrimoniale, l’état de dégradation avancée de l’édifice constitue une menace de plus en plus grandissante. De loin, on aperçoit les meurtrissures sur cet édifice historique: fissures, murs abîmés et fragilité structurelle. Une telle bâtisse historique, au cœur de la ville de Sédhiou, ne nécessite-t-il pas des travaux urgents de réhabilitation pour préserver sa mémoire ?

Vestige de l’époque coloniale : Un joyau historique en ruines

Vestige du passé colonial de Sédhiou
Il doit son nom à l’ancien gouverneur français Émile Pinet Laprade, né en 1822 à Saint-Louis et décédé du Choléra en 1869. Ce fort, au cœur de Sédhiou, a été érigé à la suite de plusieurs expéditions contre les Mandingues et les Balantes. Les Français ont décidé de le construire en 1836. C’est le capitaine Pavent d’Angsbourg, à l’époque directeur du génie militaire, qui a conçu le projet. Les travaux se sont déroulés entre mars 1838 et l’année 1844. Le fort a servi de tête de pont à l’expansion française en Haute Casamance. En outre, la bâtisse servait de lieu de stockage et de transport des marchandises durant la période coloniale. Mais aussi de lieu de refuge pour les populations, durant les guerres tribales entre les chefs de la localité. Le Fort de Sédhiou avait une double vocation militaire et commerciale et il demeure l’un des bâtiments les plus illustratifs d’un passé colonial très riche.
Aujourd’hui, l’état du Fort est regrettable. Murailles fendues, qui de plus en plus menacent de s’écrouler. Ce symbole essentiel de notre histoire est en train de s’affaisser totalement, sous le regard silencieux et impuissant de la population de la capitale du Pakao.

Un avenir culturel à reconstruire

Ce centre culturel qui est le trait d’union entre le passé et le présent de la première capitale de la casamance, est en train de s’effondrer. S’il était bien entretenu et rénové, le Fort Pinet Laprade pourrait devenir bien plus qu’un souvenir : un espace vivant, une scène culturelle, un carrefour d’expression artistique. Dans une ville qui manque de lieu pour des évènements de grande envergure – concerts,conférences, colloques, forums- une fois réhabilité et rénové, Le Fort serait une bouffée d’oxygène, un poumon social et culturel pour toute la région de Sedhiou.
Le fort mérite mieux que l’oubli. La génération future mérite de connaître le passé, de s’approprier leur héritage, de voir renaître dans la pierre et la lumière ce que le temps a tenté d’effacer.

Urgence de la réhabilitation : Un appel aux autorités

Face à l’urgence de la situation, il est crucial que les autorités répondent à cet appel pour que le Fort Pinet Laprade reste, pour toujours, un symbole vivant de l’histoire de Sédhiou, pour les générations présentes et futures.
La seule promesse à satisfaire pour les Sédhiouois, c’est de le réhabiliter et en faire un espace de rencontre, de mémoire et d’épanouissement à l’image du Monument de la Renaissance africaine de Dakar.