La route reliant Cap Skirring à Ziguinchor, autrefois perçue comme un catalyseur de développement pour la Casamance, est aujourd’hui le symbole d’un abandon criant. Son état de délabrement avancé entrave gravement le quotidien des usagers et met en péril l’économie régionale. Jadis bitumée, cette artère vitale est désormais un chemin de croix jonché de cratères profonds et inondé par les pluies, transformant un axe de développement potentiel en un paysage quasi impraticable.
Un calvaire quotidien pour les usagers
Chaque saison des pluies accentue la décrépitude de cet axe routier. Les véhicules s’y embourbent, les risques de panne et d’accident sont omniprésents. Que ce soient les ambulances, les camions de ravitaillement, les transports en commun, ou même les touristes, tous subissent les conséquences d’un trajet devenu dangereux, exténuant et démesurément long. Un chauffeur de transport en commun témoigne : « Nous mettons deux fois plus de temps qu’avant pour rejoindre Ziguinchor, et nos véhicules s’abîment à chaque voyage. » Les conducteurs de motos, très nombreux dans la région, sont particulièrement exposés aux chutes et aux blessures graves.
Impact dévastateur sur le tourisme et l’économie locale
Cap Skirring demeure une vitrine touristique majeure du Sénégal, renommée pour ses plages idylliques et l’hospitalité de ses habitants. Cependant, l’état déplorable de la route freine considérablement l’afflux de visiteurs. Les professionnels du secteur – hôteliers, restaurateurs, guides – constatent une baisse alarmante de la fréquentation, directement imputable aux difficultés d’accès.
Au-delà du secteur touristique, c’est l’ensemble de l’économie locale qui pâtit. Cette route est indispensable pour l’évacuation des malades, l’acheminement des produits agricoles vers les marchés et l’approvisionnement des commerces. Son délabrement contribue à l’isolement de la Casamance, exacerbant les inégalités territoriales et entravant les efforts de développement.
Des appels à l’aide ignorés : L’urgence d’une action durable
Malgré les multiples cris d’alarme lancés par les populations et les acteurs locaux, les promesses officielles et les visites de délégations ne se sont pas traduites par des actions concrètes. Les travaux tant attendus tardent à démarrer, et les solutions provisoires, telles que les remblayages, sont rapidement anéanties par les intempéries, laissant les habitants dans une détresse persistante. Un acteur associatif local s’indigne : « Assez de discours ! Ce qu’il nous faut, c’est une route digne, durable, qui permette à la Casamance de respirer et de se développer. »
L’état actuel de la route Cap Skirring-Ziguinchor est intenable. Il met en danger des vies humaines, asphyxie l’économie régionale et hypothèque l’avenir d’un territoire au potentiel immense. Les autorités se doivent d’agir, concrètement et durablement, pour redonner à la Casamance l’infrastructure vitale dont elle a tant besoin.
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