
L’Agence de Réglementation Pharmaceutique (ARP) du Sénégal a pris des mesures drastiques en retirant neuf lots de médicaments du marché national. Cette décision fait suite à la détection d’un taux de non-conformité de 4,8 % lors des contrôles de qualité effectués en 2024. L’objectif principal est de protéger la santé des patients et de lutter contre la circulation de médicaments de qualité inférieure ou falsifiés.
Découvrez les détails de cette opération, les médicaments concernés, et les mesures prises par l’ARP pour assurer la sécurité sanitaire au Sénégal.
L’Agence de Réglementation Pharmaceutique (ARP) du Sénégal a procédé au retrait de neuf lots de médicaments du marché national suite à la détection d’un taux de non-conformité de 4,8 % lors des contrôles effectués en 2024. Selon la Rts qui a donné l’information, cette mesure vise à garantir la sécurité des patients et à renforcer la lutte contre la circulation de produits de qualité inférieure ou falsifiés.
Dans le cadre de son plan de surveillance, l’ARP a analysé 416 échantillons de médicaments parmi les plus consommés dans le pays. Selon le professeur Mamadou Baldé, directeur du contrôle qualité de l’agence, « 95,2 % des échantillons présentent une conformité aux normes, mais les 4,8 % restants constituent un risque pour la santé publique. C’est pourquoi nous avons procédé au retrait immédiat des lots concernés et levé la suspension sur certains médicaments, notamment l’amlodipine. »
Parmi les médicaments testés figurent des traitements courants comme le paracétamol, l’amoxicilline, l’artésunate, la bupivacaïne, l’iohexol ainsi que plusieurs antibiotiques. Ces derniers ont d’ailleurs fait l’objet d’un suivi particulier avec 141 échantillons analysés, suivis des antihypertenseurs (87), des antitussifs (59), des antidiabétiques (52), des solutés (34) et des antalgiques (28). Le docteur Cheikh Sadibou Camara, de la direction de la surveillance de l’ARP, a insisté sur la nécessité d’une vigilance accrue pour les traitements des maladies chroniques comme l’hypertension et le diabète, en raison des risques élevés de falsification.
Le directeur général de l’ARP, le docteur Alioune Ibnou Abatalib Diouf, a tenu à rassurer l’opinion publique tout en soulignant l’importance de la lutte contre les médicaments de qualité inférieure. « Si 95 % des médicaments testés sont conformes, les 5 % restants sont préoccupants car ils peuvent être falsifiés ou mal dosés. Il est primordial d’identifier leur provenance et de bloquer leur introduction sur le marché. »
L’ARP a également mis en avant les différentes voies d’introduction des médicaments non conformes au Sénégal, notamment les aéroports, les ports, les frontières terrestres ainsi que le transport informel via les « gros-porteurs » (GP). En collaboration avec sa direction de l’inspection, l’agence renforce les dispositifs de contrôle pour assurer la sécurité des populations face à ces produits dangereux.
Ce rappel de lots s’inscrit dans la volonté des autorités sanitaires de garantir l’accès à des traitements sûrs et efficaces, tout en intensifiant les efforts pour prévenir l’infiltration de médicaments de qualité douteuse sur le marché national.
Boubacar Camara
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