Dans la course vers l’élection présidentielle de 2024, Anta Babacar Ngom a réussi un exploit notable en validant son parrainage avec un total impressionnant de 45 238 soutiens. Elle a réussi à obtenir le soutien nécessaire dans pas moins de 10 régions, démontrant ainsi une adhésion significative à sa candidature à travers le pays. Cette étape cruciale, qui conditionne l’accès à l’élection présidentielle, place Anta Babacar Ngom en bonne position pour la bataille électorale à venir.
Qui est Anta Babacar Ngom Diack ?
Née dans la banlieue dakaroise à Pikine en 1984, la directrice générale de Sedima, Anta Babacar Ngom Diack, présidente d’Alternative pour une relève citoyenne (ARC) est la fille fondateur du groupe Sedima qui a fait, en 2022, un chiffre d’affaires autour de 60 milliards F CFA (source ‘’Jeune Afrique’’), Babacar Ngom et l’épouse du redoutable enquêteur, le lieutenant-colonel Issa Diack, ancien patron de la Section de recherches de la gendarmerie nationale.
La jeune candidate à la prochaine présidentielle est réputée être brillante et travailleuse. Après avoir fait ses humanités à l’Immaculée Conception de Dakar, elle a intégré le Lycée international bilingue, actuel collège Waca (West African College of the Atlantic) aux Almadies, où elle a décroché la même année trois Bacs, disait-elle (le Bac sénégalais, le Bac international et le Bac américain). Le diplôme en poche, elle s’envole d’abord pour la France, puis au Canada où elle a passé une bonne partie de ses études. Ses compétences ne font l’ombre d’aucun doute, selon ses collaborateurs.
Titulaire d’un Master 1 en économie obtenu à York Université à Toronto, d’un Master 2 en management international de projets et NTIC à l’université de Paris Dauphine et d’un Exécutive MBA en communication à Sciences Po à Paris, Anta Babacar Ngom a rejoint l’entreprise familiale en 2009. Peu à peu, elle a gravi les échelons jusqu’au poste de directrice générale. Auparavant, elle a été stagiaire, directrice en charge de la Stratégie et du Développement, avant de devenir DGA, puis DG de l’entreprise.
Son rêve, informait ‘’Jeune Afrique’’, c’est de porter le chiffre d’affaires de la société à 100 milliards F CFA à l’horizon 2025.
Politiquement engagée, la directrice générale de la Sedima est réputée également très famille. Une qualité qu’elle tient sans doute de son père qui a toujours mis en avant le rôle de son épouse et de ses enfants dans le business. Dans une interview diffusée sur la chaine Synapse en 2013, Babacar Ngom disait : ‘’Le travail et la vie de famille se sont confondus pendant longtemps et jusqu’à aujourd’hui. On s’est marié en 1980 et on a décidé d’aller habiter dans la ferme. À l’époque, il n’y avait pas d’électricité. À la limite, on n’était pas véhiculé. Elle (son épouse) prenait le transport en commun pour aller à Malika. Entre la ferme et Malika, c’est au moins 4,5 km. Avec Keur Massar, c’est au moins 5 km. Dans cette ferme où l’on n’a pas de voisin sur un rayon de 4-5 km, on a habité tous les deux ; ils n’étaient pas encore nés (il désignait ses enfants sans distinction). Il n’y avait pas une semaine où on ne tuait pas un serpent dans la ferme. Parce que ce n’était pas clôturé.’’
D’ailleurs présentée comme une fille de riche qui ne comprend rien de la souffrance des Sénégalais, souvent lynchée et persécutée sur les réseaux sociaux, la candidate a passé une bonne partie de son temps à se défendre, à essayer de convaincre, a abordé dans le même sens que son père, qu’elle n’est pas née avec une cuillère en or dans la bouche.
‘’Je suis née dans une famille démunie. J’ai vu ma mère dire qu’elle est rassasiée alors qu’elle n’avait pas mangé. C’est à l’âge de 12 ans que j’ai connu l’électricité dans notre maison ; c’est à cet âge que j’ai connu également l’eau de robinet. Toute ma vie, je me réveillais à 4 h pour aller à l’école, en ville. Vous savez, les enfants ont comme animaux de compagnies des chiens… Moi, mon animal de compagnie c’était les serpents. Je vous dis des réalités. J’ai grandi dans cette ferme, j’ai connu la faim et la soif, j’ai connu des maladies comme la gale et la variole… Je suis donc un témoin du succès de mon père ; je connais ce que c’est la pauvreté…’’
Engagement Politique
Longtemps sous l’ombre de son père, Anta a pris dernièrement une ascension fulgurante dans l’espace public sénégalais. Certes elle dirigeait déjà l’entreprise familiale depuis 2016 mais c’est surtout en politique qu’elle a réussi à se faire connaitre du grand public, réussissant presque à faire ‘’oublier’’ son célèbre papa, le temps de la Présidentielle de février 2024 dans laquelle elle est engagée comme candidate. Elle est parmi les rares femmes ( 2 en course) qui ont franchi le cap des parrainages mais aussi et surtout les plus jeunes, avec moins de 40 ans.
Engagée pour la cause des femmes, Anta Babacar a toujours clamé son attachement pour les mêmes valeurs familiales. Pour elle, la vie de famille ne saurait être un obstacle pour la femme. ‘’Aujourd’hui, il y a un réel complexe chez les femmes qui se demandent si elles sont en mesure d’allier vie familiale et vie professionnelle. Je suis une femme mariée épanouie, avec deux enfants et je suis directrice générale d’une entreprise qui compte 780 collaborateurs : tout est une question d’organisation’’, disait-elle dans une interview en 2016.
Alors que certains doutent toujours de ses intentions réelles pour la Présidentielle, elle et ses collaborateurs persistent et signent : c’est de devenir la première femme présidente de la République du Sénégal, la plus jeune femme à la tête d’un État dans le monde. Parmi ses priorités, il y a l’éducation pour tous avec l’enseignement de l’anglais, mais aussi le renforcement de l’indépendance de la justice. Son premier électeur sera sans doute son père dont les propos ont été rapportés à ‘’EnQuête’’.
Son père a toujours estimé qu’un entrepreneur doit se garder de faire de la politique. C’est, d’une part, pour garder son indépendance ; d’autre part, pour éviter de prendre des coups inutiles’’, rapporte notre interlocuteur.
Face à la détermination de sa fille, il a un peu changé d’avis. ‘’Sa candidature est une demi-surprise pour moi. Je dois dire qu’Anta ne fait ni un pari ni un caprice. Elle a l’amour du Sénégal chevillé au corps depuis toute petite. Malgré ses études brillantes à l’international, son ambition a toujours été de réussir ici, au Sénégal. Elle a toujours cru à notre immense potentiel. Elle pense aujourd’hui pouvoir apporter sa réussite et son ambition comme modèle pour que les jeunes comprennent que tout est possible. Si elle m’a convaincu, je pense qu’elle réussira à convaincre tous les Sénégalais’’.
Et pour convaincre les sénégalais, la candidate à la candidature portée par le mouvement Arc a présenté quelques axes du programme qu’elle entend mettre en œuvre si elle obtient la confiance des Sénégalais, au soir du 25 février 2024. Celui tourne autour de « l’éducation et la formation professionnelle » pour relever une nouvelle génération de leaders qui sera, selon elle « apte à relever les défis futurs ». La particularité de ce programme réside sur le caractère obligatoire de l’école dès l’âge de 6 ans avec la généralisation de l’enseignement de l’anglais pour tous.
Toujours concernant ce volet de l’éducation et la formation, Anta Babacar Ngom Diack s’engage également à lancer un Service civique de 24 mois pour 300.000 mille jeunes (femmes et hommes) confiés à l’Armée nationale. Une autre innovation annoncée par la candidate du mouvement Arc est la création d’un ministère chargé des Affaires religieuses qui aura pour rôle, selon elle, de travailler sur l’encadrement de l’enseignement religieux au Sénégal mais aussi l’éradication totale de la mendicité dans les rues. La réforme du système de santé pour le rendre plus juste dans le but d’accompagner les personnes qui n’ont pas les moyens de se faire soigner, est également annoncée par la directrice générale du groupe SEDIMA. Se présentant comme la « candidate de la diversité, de la force et de la richesse de la nation », Anta Babacar Ngom Diack s’engage aussi à se battre pour l’autosuffisance alimentaire et le renforcement du patriotisme économique avec la création de plusieurs centaines de champions nationaux dans tous les domaines d’activités.
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