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Le décès du jeune rappeur malien Abdoulaye Macalou, alias Lord Makhaveli, survenu le 10 juin 2025 à Bamako, est d’autant plus choquant qu’il résulte d’un lynchage collectif déclenché par une querelle d’une banalité déconcertante. Les circonstances exactes de cette tragédie mettent en lumière la rapidité et la violence avec lesquelles une situation quotidienne peut dégénérer de manière fatale.
L’incident a débuté dans le quartier de Bacodjicoroni ACI, autour d’une simple commande de nourriture. Lord Makhaveli aurait acheté des pastels (sorte de beignets) à une vendeuse, en spécifiant qu’il les voulait « sans oignons ». Une fois qu’il il aurait constaté la présence d’oignons dans sa commande, ce qui l’aurait poussé à retourner voir la vendeuse pour exprimer son mécontentement.
C’est à ce moment précis que la situation a pris une tournure inattendue et tragique. Après une altercation verbale avec la vendeuse, les proches de cette dernière seraient intervenus, intensifiant la dispute. Plutôt que de désamorcer la tension, le rappeur aurait, selon les témoignages, regagné sa voiture et « persécuté » la dame.
C’est cet acte qui aurait servi de déclencheur à la violence de la foule. Une multitude de personnes se serait alors déversée sur lui, transformant ce qui n’était qu’un simple désaccord commercial en une agression collective et incontrôlable. Le rappeur a été brutalement lynché, subissant des traumatismes si graves, notamment au crâne et à la cage thoracique, qu’il a succombé à ses blessures quelques heures plus tard à l’hôpital.
Le caractère insolite de ce drame réside précisément dans cette disproportion effroyable entre la cause initiale – une erreur dans une commande de nourriture – et la conséquence finale : la mort violente d’un jeune artiste. Cela souligne non seulement la fragilité de la vie face à la violence collective, mais aussi la rapidité avec laquelle des tensions peuvent escalader dans certains contextes, transformant une frustration mineure en un déchaînement fatal. L’enquête en cours devra déterminer les responsabilités de chacun dans cette chaîne d’événements qui a coûté la vie à Lord Makhaveli.
