Dakar, 11 mai 2024 – Le gouvernement sénégalais a récemment publié la liste des navires autorisés à pêcher dans ses eaux territoriales. Parmi ces navires, on compte 132 chalutiers industriels sénégalais, 19 bateaux européens et plus de 17 400 pirogues artisanales.
Ces informations ont suscité des interrogations, notamment concernant l’impact de la pêche étrangère sur les ressources halieutiques sénégalaises. Pour apporter des éclaircissements, l’ambassadeur de l’Union européenne au Sénégal, Jean-Marc Pisani, a tenu à préciser dans les colonnes de Le Soleil, certains points clés de l’accord de pêche en vigueur entre l’UE et le Sénégal.
Tout d’abord, il est important de souligner que l’accord actuel, qui arrive à terme en novembre 2024, ne représente qu’une fraction infime de la pêche au Sénégal. « Moins d’1% de la pêche au Sénégal » est concerné par cet accord, a déclaré M. Pisani.
Concrètement, les navires européens sont autorisés à pêcher un quota annuel de 10 000 tonnes, contre 3 000 tonnes pêchées actuellement. Ce quota, encadré par des scientifiques européens et sénégalais, ne porte que sur deux espèces que les pêcheurs sénégalais ne pêchent pas : le thon et le merlu noir.
En contrepartie de l’accès aux ressources halieutiques, l’Union européenne verse une redevance annuelle à l’État sénégalais. Cette redevance comprend les licences de pêche mais également un soutien à la politique sectorielle de la pêche, à hauteur de 900 000 euros par an. Au total, l’UE verse environ 1 700 000 euros par an au Sénégal, soit plus d’un milliard de francs CFA.
Malgré ces précisions, les accords de pêche entre l’UE et le Sénégal font l’objet de critiques régulières, notamment de la part d’organisations de la société civile sénégalaise.
Les détracteurs de ces accords pointent du doigt le déséquilibre des bénéfices entre les deux parties, l’impact potentiel sur la pêche artisanale locale et la durabilité des pratiques de pêche européennes.
Le renouvellement de l’accord de pêche, qui fera l’objet de négociations entre l’UE et le Sénégal dans les prochains mois, s’annonce donc comme un enjeu crucial pour la gestion durable des ressources halieutiques sénégalaises et la préservation des moyens de subsistance des communautés de pêcheurs locaux.
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